Comme chaque année, Knight Frank et Savills ont publié leurs « Alpine/Mountain Property Report ». Nous les avons analysés pour vous, et vous en présentons un résumé, complété de notre analyse, en 4 chapitres :
- Le marché immobilier de montage face au changement climatique
- Les opportunités d’investissement dans un avenir durable et résilient
- Une demande internationale croissante et ses implications
- La place de Villars-sur-Ollon dans le marché de l’immobilier alpin
Ce mois-ci, retrouvez le premier volet de cette analyse :
L’influence de nouveaux modes de consommation et du changement climatique
L’impact du changement climatique sur le marché alpin
Une diminition de la période skiable
Les régions de montagne, particulièrement les stations de ski, se retrouvent aujourd’hui face à une réalité inédite : un besoin urgent de prospérer, plutôt que de simplement “survivre”, dans le contexte inédit marqué par des bouleversements climatiques et économiques. Historiquement, la pratique du ski a joué un rôle central dans l’économie des montagnes, devenant un moteur essentiel pour de nombreuses communes et territoires. Selon Martin Deburaux, Directeur de Télé Villars-Gryon-Diablerets, cette activité autrefois stable et prévisible se pratiquera désormais sur une période plus restreinte, pour atteindre 3 / 12 mois. Cela force à repenser et étendre l’activité économique des remontées mécaniques afin de répartir le chiffre d’affaires sur 2/3 de l’année au lieu d’1/3 comme actuellement.
Indice de résilience et changement climatique
L’impact de ces phénomènes sur les stations de ski varie considérablement en fonction de plusieurs critères, notamment l’altitude. L’indice de résilience, mis en lumière par le rapport Savills Ski, démontre que les stations de ski connaissent des fluctuations importantes d’une année sur l’autre en fonction de l’imprévisibilité des chutes de neige, des températures et de la durée de la saison. En règle générale, les stations situées à basse altitude subissent de plus grandes variations dans ces paramètres, avec des périodes de neige parfois plus courtes et plus incertaines. À l’inverse, les stations situées à haute altitude ou celles offrant des pistes sur glacier, comme Villars, bénéficient d’une meilleure stabilité. Ces dernières, grâce à leur élévation et à l’accès à des infrastructures adaptées, montrent une résilience accrue face à la variabilité des conditions climatiques.
Une nécessité d’adaptation
Villars, notamment, illustre cette résilience, ayant su tirer parti de son altitude et de son accès à des zones de ski sur glacier pour minimiser les impacts négatifs des hivers moins enneigés. Tandis que d’autres stations en Suisse et ailleurs connaissent une baisse significative de leur activité en raison de l’irrégularité des conditions météorologiques, Villars a maintenu sa position grâce à sa capacité à s’adapter à ces nouvelles réalités climatiques. Ce phénomène soulève ainsi la question de l’avenir des stations de ski à plus basse altitude et de la manière dont elles devront repenser leur modèle économique pour continuer à prospérer face à des hivers de plus en plus imprévisibles.
L’émergence de nouveaux types de consommation
L’accent sur les activités estivales
Face aux enjeux climatiques actuels, de nombreuses stations de ski ont su s’adapter en diversifiant leur offre pour devenir des destinations 4 saisons. En effet, la demande a évolué, et l’accent est désormais mis sur les activités estivales. Cette évolution est d’autant plus importante pour les stations françaises, qui souffrent d’un enneigement moins fiable dû à leur altitude relativement basse. Leur indice de résilience fluctue plus que dans les stations plus élevées, et leur capacité à attirer des visiteurs hors saison hivernale devient un impératif pour maintenir une activité continue tout au long de l’année.
L’importance de « l’après-ski »
Dans ce contexte, l’après-ski, qui fait partie intégrante de l’expérience en station, joue un rôle crucial. Les stations européennes, et notamment suisses, se distinguent par leur culture de l’après-ski, considérée comme la meilleure au monde. En effet, au-delà des descentes sur les pistes, les visiteurs recherchent désormais une expérience complète, incluant des moments de détente et de convivialité après une journée de sport. L’importance de cet aspect s’est renforcée au fil des années, avec des lieux dédiés à la relaxation, la gastronomie et la vie sociale qui deviennent des arguments de choix pour attirer les vacanciers.
Environnement d’après-ski: prix du forfait, le nombre de spas, de restaurants, boîtes de nuit et bars, ainsi que le prix moyen d’un Aperol Spritz et d’un chocolat chaud.
Séjour au ski: Prix moyen de la location d’un appartement haut de gamme (1 semaine), prix moyen d’un chalet (1 semaine), et nombre d’hôtels 4* et 5*
Des activités estivales diversifiées : sport et culture
Comme mentionné précédemment, l’incertitude croissante liée à la diminution des chutes de neige et de la durée des saisons hivernales amène les stations à repenser leur modèle économique. Celles ayant les indices de résilience les plus fluctuants sont celles qui offrent les meilleures activités estivales et culturelles. Megève, par exemple, bien qu’elle ait connu des variations importantes d’enneigement, a su attirer une clientèle tout au long de l’année. En plus des sports d’hiver, la station mise sur des activités estivales comme la randonnée et le VTT, tout en développant son offre culturelle avec des festivals gastronomiques et des concerts populaires.
À l’inverse, bien que la Suisse bénéficie d’un grand nombre de stations à haute altitude, ce pays demeure en retrait dans le classement des offres estivales. Ses stations, qui se concentrent davantage sur les sports d’hiver, proposent en moyenne moitié moins d’attractions estivales que leurs homologues françaises. La pandémie de Covid-19 a tout de même eu pour effet de mener la Suisse à diversifier son offre pour répondre à la demande croissante d’activités en plein air, et les stations suisses proposent de plus en plus d’alternatives estivales pour attirer de nouveaux visiteurs.
Les Alpes Vaudoises, championnes de l’après ski
Les Alpes Vaudoises, où se trouve Villars, ont su tirer parti de leurs atouts naturels pour renforcer leur offre estivale. Ces montagnes, offrant une vue spectaculaire et une accessibilité rapide depuis Genève, proposent des infrastructures pour accueillir les randonneurs, cyclistes et amateurs d’activités en plein air. Avec des événements de plus en plus nombreux et une attention particulière à l’expérience après-ski, cette région semble bien positionnée pour attirer une clientèle diversifiée, même en dehors de la saison hivernale.